Eden Foundation

Qu’est-ce le semis direct, et pourquoi se servir de cette méthode?

Ecrit: Novembre 1992

Les fermiers du Sahel ont besoin d’une sécurité alimentaire à partir de leurs champs. Ils ont également besoin d’assez d’eau à boire et pour couvrir leurs autres besoins domestiques. Eden voyait la dégradation environnementale au Sahel compromettre ces buts. On peut observer cette dégradation dans la région où est située la station de recherche d’Eden. Là, la terre est défrichée pour permettre la culture de plantes annuelles. On considère que les autres plantes gênent les annuelles, et elles sont donc abattues ou déracinées. La pâture du bétail et la récolte de bois de chauffage excessives, contribuent également à la dégradation.

Pour Eden, la meilleure façon de stabiliser l’environnement est que les fermiers cultivent eux-mêmes des plantes vivaces tolérant la sécheresse qu’ils peuvent utiliser comme nourriture. Le semis direct c’est lorsqu’on sème les graines directement dans le sol, en évitant le besoin de pépinières et d’irrigation. Ce qui accomplit deux buts envisagés par les fermiers, notamment de produire de la nourriture, et de le faire économiquement en conservant l’eau, les nutriments etc. Par comparaison, les pépinières nécessitent l’arrosage, des sacs en plastique (chers pour les fermiers et polluants), le transport des plants à l’endroit de plantation, et leur entretien. Les plantes vivaces semées directement tendent à produire rapidement un système étendu de racines, mais le bourgeon pousse plus lentement; tandis que les plants élevés dans des pépinières tendent à produire de larges bourgeons, ce qui accroît l’évaporation, et les racines sont très vite à l’étroit dans les sacs en plastique. Ce qui signifie que les plantes semées par semis direct ont une plus grande probabilité de pouvoir atteindre l’humidité restant dans le sol à la fin de la saison des pluies, que celles ayant été élevées dans des pépinières, grâce à leur système de racines plus étendu. Elles sont donc plus tolérantes à la sécheresse.

Le semis direct permet d’introduire des plantes vivaces sur une vaste échelle, même dans des endroits isolés. La raison en est que le semis direct peut s’utiliser là où l’eau n’est pas facilement accessible. Les villageois de Dalli (le village à côté de la station de recherche) vont 5 km à peu près pour chercher de l’eau pendant la saison sèche. Les puits plus près de la station de recherche s’épuisent, et le soir les fermiers font la queue, dormant à côté des puits, pour obtenir l’eau qui suinte pendant la nuit. Les pépinières épuiseraient encore plus les ressources d’eau limitées, c’est pourquoi les fermiers de Dalli ne considèrent même pas les pépinières comme étant une possibilité. D’autres projets leur ont donné des plantes de pépinières avant, mais les fermiers disent que ces plantes meurent à la fin de la saison des pluies, contrairement aux plantes qu’ils ont semées directement. Ils disent maintenant qu’ils ont perdu toute foi en les plantes de pépinières, même lorsque d’autres projets ayant des approvisionnements d’eau adéquats leur donnent les plantes.

Le semis direct est bon marché par rapport aux autres méthodes, surtout lorsqu’il est appliqué par les fermiers eux-mêmes. Les plantes vivaces fournissent une couverture végétative permanente, et l’on peut cultiver les plantes annuelles en association. Les plantes vivaces ont le net avantage de fournir de la nourriture pendant les années de sécheresse lorsque les cultures annuelles se montrent insuffisantes.

Quelles espèces sont intéressantes?

Eden s’intéresse à des herbes, des arbustes et des arbres comestibles pouvant pousser sous des conditions de désert chaud où la hauteur moyenne des précipitations annuelles est <250 mm. Pour qu’une espèce soit disponible aux fermiers, elle doit premièrement être triée par les tests de semis direct à la station de recherche d'Eden.

Est-ce que le semis direct marche?

Voir travail effectué (en anglais).

Les espèces ayant été établies à la station de recherche d’Eden, réussiront probablement encore mieux dans les régions plus au sud où la hauteur des précipitations est supérieure, ce qui fait que la recherche d’Eden est applicable sur d’autres régions du Niger, le Sahel ainsi que d’autres régions chaudes et arides du monde.

Les fermiers ont-ils semé directement?

Voir travail effectué (en anglais).

Pourquoi les fermiers veulent-ils semer directement?

Lorsqu'un fermier commande des semences, Eden lui demande la raison pour laquelle il veut semer directement cet espèce particulier. La majorité des commandes sont pour la nourriture et/ou la stabilisation de l'environnement. Parmi les autres raisons on trouve médicament, engrais, fourrage, économique, etc.

Les fermiers voient-ils le besoin de semer directement?

Eden ne croit pas que les fermiers ont besoin d'être "éduqués" ou donnés des stimulants financier pour comprendre que le semis direct de plantes vivaces dans leur terrains peut leur bénéficier. Les fermiers de Dalli ont pu voir eux-mêmes que le mil protégé par la station de recherche a survécu mieux, grandi plus et produit une meilleur récolte que celui qui était plus éloigné. Alors ils ont tiré la conclusion que le semis direct dans leur champs leur gagnerais.

Les fermiers sont-ils payés pour le faire?

Eden ne fournit aucun stimulant financier pour le semis direct. Les fermiers ont semé par leur propre initiative. Ils ont investi leur travail et leur terre afin de cultiver les plantes vivaces et recevront en ”salaire” de la nourriture humaine et un environnement mieux protégé contre les rudes conditions. 3 des 6 espèces qu’ils ont semées ont une valeur économique directe, leurs fruits sont vendus aux marchés urbains, donc on peut utiliser tout surplus pour générer un revenu afin d’acheter d’autres nécessités. Les plantes vivaces fournissent des engrais organiques à partir de feuilles tombées, et de l’azote grâce aux espèces qui le fixent. Il a été rapporté que ces espèces ont divers autres usages comme fourrage, combustible, médicament, bois, teint, tanin, bougie, produit chimique, fibre et insecticide. Le fruit de l’une de ces espèces contient 4 fois le taux de vitamine C d’une orange.

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