Eden Foundation

Eden Foundation

Fondée en 1985 en Suède
Active à Tanout, Niger depuis 1987

Les environnementalistes à Dalli

Lorsqu’Eden commença à travailler à Dalli, les fermiers abattaient ou déracinaient les plantes vivaces. Après que la station de recherche fut clôturée, des plantes vivaces commencèrent à pousser à partir de graines qu’Eden avait semées, de graines qui étaient déjà dans le sol et de systèmes de racines d’arbustes abattus, quelques-unes étant maintenant plus de 3 mètres haut. Avant 1992, Moussa, le fermier à l’est de la station de recherche, avait par ses habitudes d’agriculture causé que le sable enterrait la clôture d’Eden d’une profondeur jusqu’à 80 cm à quelques endroits, comme le vent dominant souffle de sa direction pendant les saisons sèches. Mais à la saison des pluies, lorsqu’il fait pousser son mil, le vent prend la direction opposée, et c’est pourquoi son champ a progressivement été protégé par les plantes vivaces de la station de recherche. Cette année, plusieurs fermiers durent semer de nouveau plusieurs fois, car le vent violent détruit leurs plants. Moussa par contre ne dut semer de nouveau que la partie de son champ qui est la plus éloignée de la station de recherche. Ainsi son mil devint plus grand et fournit un meilleur rendement que le mil des autres. Moussa eut une récolte de plus de 130 corbeilles de mil, chacune contenant environ 60 kg. Comme il n’avait pas assez de place dans son grenier à mil, il dut en construire encore deux. Les fermiers ont rapporté qu’il s’agit du rendement le plus grand qui ait été enregistré à l’intérieur d’un rayon de 20 km autour de Dalli. Par comparaison, le fermier du côté opposé non-protégé de la station de recherche n’eut que 40 corbeilles.

Les fermiers de Dalli attribuent la récolte supérieure de Moussa à la protection que lui assure la station de recherche, et disent maintenant que c’est le vent qui est leur ennemi. De cette manière, les observations propres des fermiers à la station de recherche/ferme de démonstration les ont convaincu de devenir des environnementalistes.

En semant des plantes vivaces directement, les fermiers obtiendront plus de nourriture même avant qu’elles soient complètement dévéloppées et qu’elles puissent produire une récolte. Autour de Dalli, chaque fermier a autant de terre qu’il peut cultiver, comme il y en a assez. Les fermiers peuvent cultiver un endroit plus grand, lorsque les plantes vivaces sont mises en association, puisqu’une fois qu’elles sont établies, elles ne demandent du travail que pendant la récolte, ce qui n’est d’habitude pas la période pendant laquelle pousse le mil. Aussi, la charge de travail des fermiers diminue, comme le rendement est plus considérable par plante.

Les plantes vivaces ajoutent directement des nutriments au sol, mais elles ont également un effet indirect. A présent, les nutriments du sol sont perdus comme plusieurs fermiers brûlent leurs champs dans la saison sèche. Ceci implique la perte de la couche arable plus riche en nutriments. Le bétail ne s’intéresse alors plus à ces champs, comme il ne reste plus rien à paître, donc il y a très peu d’ajout nutritif avant le semis. Si les fermiers cultivent les plantes vivaces en association, ils ne brûleront plus leurs champs, et le bétail aura une raison pour entrer dans les champs et par là les fertiliser.

Pendant la période où pousse le mil, les fermiers de Dalli gardent le bétail attaché à la longe, mais lorsque cette période est terminée, le bétail peut errer librement. A ce stade, les fermiers ne voient plus rien de valeur restant à protéger dans leurs champs. Mais lorsqu’un fermier cultive des plantes vivaces en association, l’effet est immédiat. Il a alors quelque chose de précieux à protéger pendant la saison sèche lorsque l’environnement est très vulnérable. Il voit le mal que le bétail fait à l’environnement, et soit il protégera donc les plantes vivaces directement, soit il gardera le bétail afin de les protéger.